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Génotypage et génétique

Comment se passer du stress de l’écornage grâce à la génétique !

par Yoann GANDAIS

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Le génotypage d’un animal donne accès à une cinquantaine d’index, des informations précieuses pour développer les performances, la santé de votre troupeau et votre qualité de vie au travail. En génotypant vos animaux, vous bénéficiez également de la connaissance pour chacune de vos femelles des gènes d’intérêt et des anomalies génétiques dont elles ont hérité. Ces données pertinentes à exploiter, vous permettent de gagner du temps et de l’argent dans votre exploitation.

Par exemple, mettre en place une stratégie de renouvellement autour du gène « sans corne », également appelé gène « Polled », va vous permettre de vous passer de la contrainte fastidieuse de l’écornage ou de l’ébourgeonnage des veaux !

L’ébourgeonnage des cornes, une contrainte dans votre élevage ?

La gestion de l’ébourgeonnage (avant la formation de la corne) des jeunes veaux est toujours une opération délicate pour de nombreux éleveurs, parfois repoussée car appréhendée. Les éleveurs doivent respecter les préconisations et la réglementation afin de bien gérer le stress, la douleur et l’inflammation sur les jeunes veaux.

L’attente sociétale est importante sur le sujet du bien-être animal.

On peut considérer que le coût médical de cette gestion est de 2 à 5 euros par veau selon les spécialités vétérinaires prescrites.

Un temps spécifique doit être consacré à cette opération d’ébourgeonnage, environ 15 minutes pour gérer le chantier d’ébourgeonnage plus 5 minutes par veau concerné (ce temps comprend la contention, la tonte autour des cornillons, la sédation, l’anesthésie locale, la cautérisation et la désinfection).

Malgré toutes les précautions prises, le stress provoqué au veau, va pénaliser durant quelques jours sa croissance.

De plus parfois l’ébourgeonnage ne donne pas les résultats escomptés (repousse de cornes), ce qui peut favoriser des blessures entre animaux, voire des humains lors des manipulations.

L’ébourgeonnage occasionne donc un coût (médicaments délivrés), prend du temps et réduit durant quelques jours les performances zootechniques des veaux. Par la génétique, il est aujourd’hui possible d’avoir des animaux sans cornes, ainsi vous vous libérez des contraintes de l’ébourgeonnage.

La génétique au service du bien-être animal

Comme expliqué dans notre article, Gènes d’intérêt ou Anomalie Génétique : ce que vous livre l’ADN de vos animaux, les gènes d’intérêt, comme le gène sans corne, sont issus d’une mutation. Il est donc possible que dans votre troupeau, selon la race de celui-ci, certaines vaches naissent naturellement sans corne… Toutefois si vous souhaitez un troupeau sans corne, il est évident qu’il va vous falloir mettre en place une stratégie.

Première étape : génotypez vos animaux

Il est tout d’abord important de connaitre le patrimoine génétique actuel de votre troupeau avant d’investir dans une stratégie de renouvellement d’un troupeau sans corne. Connaitre la valeur génétique de vos animaux va vous permettre d’évaluer votre point de départ et quel investissement il vous faudra fournir pour atteindre vos objectifs : des animaux sont déjà porteur du gène ? homozygotes ou hétérozygotes ? quel pourcentage du troupeau ?

Deuxième étape : la stratégie d’accouplement 

Dans les catalogues génétiques, la plupart des taureaux disponibles sont hétérozygotes. Ils sont notés P-h ou P-p. La dénomination « P » (Polled) étant pour le gène dominant « sans corne », le « p » ou « h » (horned) indiquant le gène « corne » récessif.

Le gène « sans corne » étant donc dominant, il suffit simplement qu’un des deux parents ait transmis le gène pour que celui–ci s’exprime et que le veau naisse sans corne.

Voici différentes situations pour expliquer la transmission de ce gène d’intérêt et les probabilités d’hérédité.

 

Votre stratégie d’accouplement doit prendre en compte la génétique actuelle de votre troupeau et vos objectifs d’éleveur. Toutefois, il ne faudra pas oublier de choisir votre taureau en fonction de tous les critères de sélection, au risque d’être pénalisé sur d’autres caractères.

Le nombre de taureau sans corne dans les différents centre d’insémination français augmente progressivement mais reste néanmoins à ce jour non majoritaire, il vous faudra donc opérer un arbitrage pour trouver l’équilibre entre vos différents objectifs.

Encore une illustration concrète que le génotypage reste un outil simple et efficace pour connaître la génétique actuelle de votre troupeau et vous permettre de piloter au plus juste vos accouplements.

 

Article Co-écrit avec le Dr Hervé BAUDET,
Vétérinaire Conseil Seenovia.

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