Quelles sont les conséquences des strongles digestifs sur les génisses ?
Les strongles digestifs, lorsqu’ils sont présents en trop grande quantité, peuvent impacter fortement les performances et le bien-être des génisses : baisses d’état général, amaigrissements et parfois diarrhées.
De plus, le parasitisme peut également avoir des conséquences à plus long terme : diminution des croissances (jusqu’à plusieurs dizaines de kg sur une saison), moins bon développement du parenchyme mammaire ce qui impacte la production laitière future, augmentation de l’âge à la puberté, baisse d’immunité.
L’impact économique du parasitisme peut donc être très fort en élevage, c’est pourquoi il faut être très vigilant.
Nécessité de trouver un compromis…
Malgré les conséquences fortes des infestations non maîtrisées, l’objectif « zéro-parasites » n’est plus d’actualité chez les génisses laitières, suite à la prise en compte progressive de différents paramètres.
1 - Les génisses sont capables de mettre en place une immunité contre les strongles digestifs
Cette immunité permettra de limiter les conséquences de ces parasites à l’âge adulte (jusqu’à -1.5kg lait/vache/jour) et donc permettra de diminuer le nombre de traitements nécessaires sur les vaches adultes. Sa mise en place est donc très importante pour les troupeaux qui pâturent.
On estime que cette immunité est bien mise en place lorsque la durée cumulée de contact avec les parasites sur les 1ères et 2èmes saisons de pâturage est supérieure à 8 mois.
Cette durée, appelée Temps de Contact Effectif (TCE) se calcule facilement :
TCE = Durée totale de pâturage avant le premier vêlage – durée des traitements rémanents – périodes de forte complémentation
Pour une bonne mise en place de l’immunité, un équilibre doit donc être trouvé pour permettre le contact avec les strongles digestifs, tout en empêchant une infestation forte qui aurait des impacts sur les animaux.
2 - Le développement des résistances aux antiparasitaires, et les impacts des traitements sur l’environnement
Depuis quelques années, des contraintes fortes et préoccupantes sont apparues suite à l’usage très répandu des antiparasitaires :
D’une part le développement des résistances des parasites aux antiparasitaires : phénomène décrit régulièrement chez les bovins depuis les années 2000. Chez les petits ruminants, les résistances aux antiparasitaires sont très fréquents et la situation est aujourd’hui très préoccupante.
Mais également la prise en compte des impacts non négligeables des résidus de traitements insecticides sur la faune non cible (insectes coprophages et pollinisateurs, lombrics, organismes aquatiques…), ce qui impacte tout l’écosystème pâturé
La gestion du parasitisme au pâturage doit donc aujourd’hui être considérée de manière globale et un objectif « zéro-strongles digestifs » est à bannir.
Cette gestion globale passe donc par une bonne installation de l’immunité avant le premier vêlage, grâce à un contact maîtrisé avec les strongles digestifs.
Nous verrons dans un prochain article quelles sont les clés pour une bonne maîtrise du contact avec les strongles digestifs