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RobotCellules & mammites

Comment limiter les problèmes de mammites et de cellules en robot de traite ?

par Dr Vét Stéphane FLOC’H

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Le fonctionnement optimal d’une installation de traite robotisée s’objective par la fréquentation des vaches au robot. En effet le principe de base est que la vache doit avoir envie d’aller au robot pour une traite autonome. La gestion de la qualité du lait – autrement dit des mammites et des cellules – présente quelques spécificités par rapport à une installation de traite classique auxquelles doivent s’adapter les éleveurs et leurs conseillers.

La fréquentation du robot de traite ne doit pas être évaluée uniquement par le nombre de traite par vache et par jour

Il faut aussi que l’intervalle entre traite soit relativement constant (régularité) et d’au minimum 6 heures pour ne pas endommager le sphincter du trayon. Les permissions de traite doivent être réglées elles aussi en fonction du stade et de la production attendue (répartition). Quant à la fréquentation qui est une combinaison de la mobilité et de la motivation de la vache laitière pour aller se faire traire il est évident que toute vache malade, en particulier d’une affection mammaire, pénalisera la fréquentation. 

Enfin, il faut veiller à ce que le robot ne soit pas surchargé et lui laisser le temps nécessaire d’accepter les vaches venant se faire traire, tout en diminuant les temps morts de traite et le taux de refus. Attention, au contraire, qu’une baisse des refus ne cache pas une baisse de fréquentation (voir l'article Comment assurer une bonne circulation des animaux au robot ?)

L’hygiène de la mamelle se gère différemment en traite robotisée 

Selon le constructeur le système de nettoyage de la mamelle avant la traite se fait par brossettes ou gobelet. Il faut être vigilant sur la propreté de ces systèmes (nettoyage et remplacement) et leur consommation de produit désinfectant. La rapidité de branchement, et donc les échecs, dépend de la propreté de l’outil de détection des trayons et de la propreté de la mamelle et des parties environnantes (abdomen, cuisses, queue). Vous pouvez autoévaluer la note de propreté de vos animaux en attribuant une note de mamelle (sur 2) et une note de jarret (sur 2) à une dizaine de vaches prises au hasard dans le troupeau. Si la moyenne dépasse 1,25/4, des efforts sont à réaliser sur ce point.

Concernant la désinfection des trayons après la traite il faut aussi être vigilant à la qualité de la pulvérisation et à son bon fonctionnement. On peut l’évaluer en mesurant la consommation des produits pulvérisés qui doit correspondre au nombre de traites. Il en va de même avec le système de nettoyage des manchons dont il faudra vérifier régulièrement le bon fonctionnement, et aussi faire attention au rythme de remplacement de ces manchons (voir article Pourquoi changer les manchons trayeurs). Enfin la qualité de l’eau reste primordiale pour le bon fonctionnement de ces systèmes, tout particulièrement ceux utilisant une production de vapeur. Attention au calcaire et au fer.

La gestion des mammites demande de la rigueur 

Les robots de traite sont équipés de systèmes de détection des mammites performants qui permettent de détecter une infection mammaire avant l’apparition des signes cliniques (visibles). Encore faut-il que cette information soit suivie d’une prise de décision. Il faut souligner ici l’importance de la zone de séparation qui permettra de trier les vaches laitières pour évaluer la mamelleet possiblementvalider qu’il s’agit bien d’une infection mammaire débutante, le tout dans un certain confort de travail. Il est alors conseillé de faire les modifications dans le robot - lait écarté et permissions de traite – avant d’appliquer le traitement afin d’être sûr de ne rien oublier.

En conclusion, hygiène et propreté du bâtiment, des vaches et du robot sont primordiales pour un fonctionnement optimal et un niveau acceptable d’infection mammaire, l’objectif étant d’écarter au maximum 3% du lait produit. Qualité du lait et fréquentation du robot sont corrélées, la fréquentation reste donc un bon critère de surveillance à l’échelle du troupeau.

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