L’effet de serre, de quoi parle-t-on ?
Le soleil émet vers la Terre une importante quantité d'énergie. Environ les 2/3 de cette énergie sont absorbés par l'atmosphère, le sol et les océans. Le tiers restant est réfléchi vers l'espace. Une partie du rayonnement est à nouveau réfléchi vers la Terre : c'est ce que l'on appelle l'effet de serre. Sans ce phénomène, notre planète ne serait pas habitable. La température moyenne du globe serait de - 19 °C au lieu de + 15 °C. Le souci réside dans le fait que les activités humaines déséquilibrent ce bilan en provoquant un effet de serre additionnel, responsable du changement climatique. Quelle est la part de l’élevage dans ce phénomène ?
L’élevage bovin contribue à hauteur de 9 % des émissions de GES totales
Dans le monde, les travaux récents évaluent à 14,5 % la contribution de l’élevage aux émissions de gaz à effet de serre et un peu plus de 10 % pour les seuls ruminants. Cela porte la contribution de l’élevage bovin à 9,3 % : 4,3 % liés à l’élevage laitier et 5 % à l’élevage allaitant. La part des petits ruminants est de moins de 1 %.
En France, l’élevage représente 14 % des émissions de GES nationales et les bovins, plus particulièrement, 9 %.
Secteurs émetteurs de GES - FRANCE
La rumination, responsable de 50 % des émissions de GES chez les bovins
Dans un élevage bovin, la fermentation entérique (rumination) représente la moitié des émissions de GES. Suivent ensuite la gestion des effluents, les achats d’aliments et la fertilisation minérale. Finalement, la consommation d’énergies directes (fioul et électricité) ne représente qu’une part anecdotique des émissions de GES : seulement 5 % !
L’élevage émet en particulier 3 GES :
- Dioxyde de carbone (CO2) : c’est le gaz de référence, surement le plus connu. Il correspond à la combustion des énergies fossiles. Les intrants (aliments achetés par exemple) arrivent également avec un « poids environnemental », converti en CO2, qui traduit les étapes de culture / fabrication / transport nécessaires à leur élaboration.
- Méthane (CH4) : c’est « le » gaz des ruminants. Il est émis directement par la fermentation entérique mais également par les effluents. En termes de changement climatique, son impact est plus important que le dioxyde de carbone : 1 kg de CH4 équivaut à 27 kg de CO2.
- Protoxyde d’azote (N2O) : ce gaz est en lien à la fois avec l’atelier animal (gestion des effluents) et l’atelier végétal. En effet, le N2O est également émis lors de l’épandage des engrais, aussi bien minéraux qu’organiques. Il correspond à une volatilisation de l’azote. En agriculture, c’est le gaz le plus impactant pour le changement climatique : 1 kg de N2O équivaut à 273 kg de CO2.
L’agriculture, et l’élevage en particulier, occupent une place particulière dans le changement climatique, à la fois acteurs et victimes. Ils se distinguent également des autres secteurs d’activité par leur capacité intrinsèque à compenser naturellement une partie de leurs émissions, via le stockage de carbone assuré notamment par les prairies et les haies qu’ils entretiennent.
Afin de connaitre précisément l’impact environnemental de votre exploitation, il est possible de réaliser un diagnostic CAP2ER et de travailler sur un plan carbone, avec à la clé une optimisation technique, économique et environnementale de votre système !