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Cellules & mammitesMédecines complémentaires

Gérer les mammites : l’homéo c’est facile!

par Dr Joannick DORSO

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L’homéopathie est une forme de médecine complémentaire décriée en grande partie parce qu’aujourd’hui encore la communauté scientifique en ignore le mode de fonctionnement. Malgré cela il existe des spécialités vétérinaires composées d’un mélange de remèdes homéopathiques disposant d’une autorisation de mise sur le marché et donc utilisables en élevage bovin, y compris en élevage « bio ».

Ces médicaments ne sont pas soumis à une obligation de prescription et donc sont délivrables en officine humaine ou vétérinaire sans ordonnance. Pour en expliquer le fonctionnement la théorie la plus avancée repose sur la mémoire de l’eau qui serait impliquée dans la transmission d’une information à l’organisme, information destinée à stimuler les défenses naturelles face à une agression.

L’homéopathie repose sur le principe d’utiliser des substances extrêmement diluées pour faire disparaître toute toxicité.

L’homéopathie repose sur le principe d’utiliser des substances extrêmement diluées pour faire disparaître toute toxicité. Par exemple une dilution à 5CH (considérée comme une faible dilution) ne contient déjà plus que 1 partie pour 10 milliards ! On suppose que pour que ce remède homéopathique transmette son message à destination de l’organisme à soigner, il faut qu’il soit mis au contact d’une muqueuse, et surtout il faut que le contact soit répété pour que le message soit compris.

Les conséquences pour l’élevage laitier sont intéressantes car c’est une médecine sans résidus, ce qui est aussi très sécurisant pour le consommateur.

Les conséquences pour l’élevage laitier sont intéressantes car c’est une médecine sans résidus, ce qui est aussi très sécurisant pour le consommateur, et les remèdes homéopathiques sont peu couteux car il est possible de les diluer pour les appliquer sur les muqueuses. En revanche il est nécessaire de les appliquer matin et soir pendant plusieurs jours dans la grande majorité des cas ce qui peut ne pas être très pratique en élevage où bien souvent on manque de temps.

Dans la pratique il existe par exemple des seringues intra-mammaires homéopathiques qui donnent des résultats intéressants en première intention si la détection de la mammite clinique est précoce : un applicateur matin et soir pendant 3 à 5 jours. Cela peut être utilisé sur une mammite débutante ou à la suite d’un traitement conventionnel pour aider à régénérer le parenchyme mammaire. Le gros avantage est que le lait est livrable dès la fin du traitement, l’absence d’inhibiteurs permet de s’affranchir des délais d’attente habituels et seule la modification du lait en raison de la mammite impose de l’écarter du tank.

Le gros avantage est que le lait est livrable dès la fin du traitement

Il existe également une solution liquide destinée à gérer les mammites cliniques (en complément d’un traitement intra-mammaire homéopathique ou même conventionnel) et les mammites sub-cliniques. Pour ce dernier point il est intéressant de souligner qu’aujourd’hui aucune solution conventionnelle ne permet d’agir dès la montée en cellules sans écarter le lait, or c’est cette action précoce qui est gage d’efficacité en cas d’enkystement d’un germe. D’un point de vue pratique les éleveurs utilisateurs de cette solution diluent 10ml du médicament homéopathique dans 100 à 200ml d’eau (la dose exacte importe peu en homéopathie) puis dynamise le mélange (dynamiser c’est agiter vigoureusement) et l’appliquent matin et soir au moyen d’un spray sur le nez des vaches qui se lèchent immédiatement : c’est un moyen facile et économique de traiter car le coût moyen est de 1.20€ par vache.

On peut enfin aussi prendre l’exemple des ampoules contenant, entre autres, de l’Arnica : très efficaces en cas d’hémo-lactation et beaucoup moins coûteuses que l’antihémorragique conventionnel. Faire avaler une ampoule en général suffit à stopper le sang dans le quartier.

 

Les retours terrains des utilisateurs de ces médicaments homéopathiques vétérinaires montrent une efficacité de l’ordre de 60 à 65%, à condition d’être utilisés précocement (traiter une vache qui a des cellules depuis plusieurs mois est, par exemple, voué à l’échec). On ne fait pas mieux qu’avec les antibiotiques mais pas beaucoup plus mal non plus puisque statistiquement les traitements de mammites guériraient les vaches à 70% environ (très variable d’un élevage à un autre).

 

Même s’il est frustrant de ne pas comprendre comment cela peut fonctionner, il apparaît donc tout de même pertinent d’essayer de soigner les vaches laitières au moyen de l’homéopathie : une médecine peu coûteuse et sans résidus. Pour s’initier à cette méthode, utiliser des médicaments vétérinaires homéopathiques (appelés complexes homéopathiques car contenant une association de plusieurs remèdes) est une façon simple de procéder.

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