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Agriculture bio

Tout savoir sur le séchage en grange en vrac

par Nadège GODFROY

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Face à des cours des matières premières toujours plus fluctuants, face à des conditions météo de plus en plus capricieuses, le nombre d’éleveurs qui s’intéresse aux séchoirs en grange est grandissant. Cette technique permet en effet d’optimiser la valorisation des surfaces en herbe en système bio comme en conventionnel. Il existe deux types de séchoirs, le séchoir en bottes et le séchoir en vrac.

Nous allons parler plus précisément du séchage en vrac dans cet article. Quel est le principe du séchage en vrac ? Quel est l’ordre de grandeur de l’investissement à prévoir ?

Le séchage en vrac comment ça marche ?

Dans le système de séchage en vrac, l’herbe est d’abord pré-fanée au champ (24 à 48 heures, afin d’atteindre 45 à 65 % MS). Le taux de MS à la récolte qui est particulièrement faible permet de limiter les pertes de feuilles, notamment pour des fourrages fragiles comme la luzerne. L’herbe est ensuite récoltée par une auto-chargeuse. Une griffe installée sur pont roulant ou bras articulé permet de répartir l’herbe sur des caillebotis, dans une cellule de stockage équipée d’un ventilateur pulsant de l’air de bas en haut. Au bout de 3 à 5 jours, le foin est complètement sec.

Logiquement, le volume nécessaire pour stocker le foin dépend de la hauteur de stockage. Ainsi, pour stocker 1TMS de foin, il faut compter 14 m3 si la cellule de stockage mesure 4 mètres de haut, 12 m3 si elle mesure 5 mètres de haut et 10 m3 si elle fait 6 mètres de haut (hauteur optimum des cellules en pratique), soit une densité de stockage de 70 à 100 kg MS / m3.

La ventilation peut se faire à froid ou à air chaud. Si les investissements sont limités dans le cas d’une ventilation à froid, ce système dépend beaucoup des conditions météorologiques. Dans le cas de la ventilation à air chaud, l’air de ventilation peut être réchauffé de différentes façons. Par le bais des énergies renouvelables l’air ventilé est réchauffé à l’aide d’une toiture solaire. Celle-ci est réalisée généralement en fibres-ciment, elle peut aussi être couverte de panneaux photovoltaïques. D’autres énergies peuvent être utilisées comme les chaudières à bois à plaquettes, la chaleur issue d’une unité de méthanisation, le déshumidificateur d’air de type pompe à chaleur, ou par le bais des énergies fossiles : générateurs d’air chaud (au fioul ou au gaz), chauffage électrique…   

 

Côté économique vous pouvez compter environ 1000 €/T de fourrage pour l’investissement dans une installation neuve, avec tout le matériel (auto-chargeuse comprise). Le retour sur investissement est de 12 ans, sans prendre en compte d’éventuelles subventions, types PPE. Les charges de fonctionnement (électricité pour les ventilateurs et la griffe, surcoût de l’abonnement électrique) varient entre 5 et 10 €/TMS. L’entretien courant des équipements et du matériel est d’au maximum 500 €/an.

Exemple de coût d’investissement pour un troupeau de 50 vaches laitières pour lequel on souhaite sécher et stocker 150 TMS :

Type d’investissement

Coût

Grange (25x 13 x 8 m)

60 à 80 000 €

Matériel de séchage

40 à 60 000 €

Aménagement des aires de séchage

15 à 30 000 €

Auto-chargeuse (35 m3, neuve)

30 à 90 000 €

TOTAL

145 à 260 000 €,
soit 80 à 145€/TMS sur 12 ans,
soit de 40 à 72€/1000 litres pour une référence de 300 000 litres

 

De la même façon que pour son homologue à bottes, le séchoir en vrac vous permet de vous soustraire un peu plus des conditions météorologiques lors de la récolte. La qualité des fourrages séchés n’est clairement pas comparable et l’intérêt technico-économique peut rapidement se faire sentir.

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